En 1993, un inconnu de 20 ans se présente aux sélections du prestigieux Festival de flamenco de La Unión. Il est barcelonais, il a grandi dans une famille sans pedigree musical ni ascendance andalouse : il a tout contre lui. Sauf que, depuis l’enfance, il a le don de terrasser le doute et l’adversité. Alors, en quelques vocalises, il plie tranquillement l’affaire ; et repart du concours avec quatre prix. Miguel Poveda a 20 ans, et il n’a déjà plus à se soucier de sa légende : la voilà écrite. Il va désormais pouvoir se consacrer à l’essentiel : déployer son chant acéré en se moquant des conservatismes comme des modes, en tisonnant les feux du cante jondo comme en se hissant au sommet des charts espagnols, en fricotant avec un orchestre ou avec des figures du qawwali pakistanais comme en s’invitant dans les Étreintes brisées d’Almodóvar. Gamin, Poveda a forgé son chant en écoutant dans sa chambre les grandes voix du passé. À 45 ans, il n’a rien perdu de ce lien intime avec le flamenco : il est de ces êtres rares qui, dans la magie de l’instant, savent lui donner tous les éclats d’un art remonté de la nuit des temps.
>> Ouverture des portes à 20h30 <<
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